SAINT ANTONIN NOBLE VAL (82)

Prochaine sortie :
Samedi 24 mai avec Fabrice
Rando
Dénivelé de 1200 mètres

Attention!

Pour toute information concernant les sorties, contacter l'encadrant avant le mercredi 20h30.
Dimanche 24 mars 2013, Encadrant
Niveau : *
Durée : 0 heures
Dénivelé : 0 mètres
Altitude maxi. :0 mètres
Carte IGN : 2140 ET
Participants :

 

 

Quinze participants. Temps nuageux mais agréable pour la marche.

A Montauban nous empruntons la D115 qui suit la vallée de l'Aveyron jusqu'à notre destination ; la route a remplacé la voie ferrée ; tout au long s'échelonnent les gares devenues maisons d'habitation, les entrepôts souvent à l'abandon, tunnels, murs de soutènement, ponts aux rambardes typiques en fer ... Montricoux, Penne, Bruniquel autant de villages pittoresques sur le parcours !           

Nous nous retrouvons à Saint-Antonin sur le parking bordé de platanes avant la traversée de l'Aveyron.                                                                                                           

C'est jour de marché mais pas de problème pour se garer devant le collège Pierre Bayrou.

 

 

Rude montée de «la Côte des Ânes» sur le versant ouest du roc Deymé. Après les dernières maisons, adossée au talus, la Font des Ases (fontaine des ânes) aujourd'hui abondante et fraîche ...

Au transformateur nous quittons le goudron pour le sentier bordé de murettes de pierres parmi les buis en fleur, genévriers et  chênes qui ont envahi les parcelles autrefois cultivées ... Il devient Camin Roudanés pour rejoindre les bords escarpés du cirque de  Nibouzou ; en rebord de falaise le cirque s'ouvre à nos pieds, en son milieu le ruban bleu du ruisseau «L'Escouto sé plou», résurgence de la grotte du Bosc, rejoint La Bonette, un pigeonnier-tour posé sur la pelouse ...

Quelques mètres de descente et un peu à l'écart du sentier, à l'abri des vents froids, la Maison Pagès, ancienne demeure du maçon ; s'arrêter un instant pour méditer sur cet homme qui, au siècle dernier, construisit là, de ses mains, le foyer de sa famille ; formidables blocs de pierres taillées pour les cheminées, l'évier, l'escalier qui permet d'accéder à l'habitation ; les terrasses pour le jardin et la citerne voûtée en briques ... Maison abandonnée ! Crève-coeur de quitter cette solide maison, la nature mais aussi la misère !

Descente abrupte sur le sentier rocheux, terre rouge, route de campagne, traversée de la Bonette pour parvenir à l'ancienne tannerie du Martinet fermée en 1926, long bâtiment industriel lui aussi à l'abandon.                                         

On remonte le ruisseau de la Gourgue, d'abord une piste puis un sentier en forêt ; nous parvenons à la Gourgue, résurgence du ruisseau qui a creusé le vallon. Hélas ! Nous ne pouvons pas approcher du gouffre, le captage de l'eau a défiguré le site. Plus loin, l'entrée de la grotte, ancienne sortie du ruisseau. Marc nous conte la légende attachée à ce lieu, Fabrice me l'a indiquée par internet, la voici :

 

La légende de la Gourgue

Voici bien des années, dans la vallée de la Gourgue, près de Saint-Antonin, était un couvent de religieuses dont nul n'a jamais connu l'ordre. Le ruisseau de la Gourgue passait bien sagement, murmurant et riant, au pied des murs solides, s'amusant avec les herbes des grasses prairies et les branches basses des coudriers. Non loin de là, s'entendaient les tailleurs de pierre à l'ouvrage dans les carrières, cette pierre dont tout Saint-Antonin est construit.

Il était dit que les religieuses de ce couvent étaient des ogresses. Au pays il était courant d'entendre dire qu'il leur fallait manger chaque jour en viande fraîche la valeur d'un agneau. Or, ces ogresses employaient une brave femme de lavandière qui venait une fois par semaine pour faire la lessive du couvent. Cette lavandière avait un jeune enfant de six ans, et ce dernier aimait suivre sa mère jusqu'en ce lieu mystérieux que représentait pour lui l'austère bâtiment. Là, pendant que sa mère battait le linge, le tordait et l'étendait à même les prés, il jouait dans les ruisseaux, confectionnait des petits moulins à aubes, des ponceaux de branchages, ou faisait naviguer des bateaux faits avec des coquilles de noix ou des morceaux d'écorce gauchement travaillée. La mère n'aimait guère que son enfant la suivît en ce lieu étrange. Elle savait quelles rumeurs couraient à son propos. Elle sentait le danger auquel elle exposait son enfant. Elle avait déjà remarqué les regards avides que les religieuses portaient sur lui. D'autant plus que chacune d'entre elles manifestait à son égard mille gentillesses et usait de manières propices à favoriser son approche, comme si elle eut voulu le mettre en grande confiance. Mais la lavandière aimait tellement son enfant qu'elle ne voulait lui faire la moindre peine. Chaque fois qu'il disait vouloir la suivre au couvent, elle lui cédait.

- Ne t'éloigne jamais de moi, lui disait-elle.

Un jour, alors qu'elle était agenouillée sur l'étroite pierre plate, penchée au-dessus du ruisseau, la lavandière n'entendit plus son enfant jouer autour d'elle. Inquiète, elle se redressa vivement mais ne le vit nulle part. Elle l'appela, le chercha, en vain. Affolée, elle courut jusqu'au couvent.

- Où est mon enfant ? cria-t-elle aux religieuses.

- Nous l'avons vu s'éloigner vers le Martinet, répondirent-elles. Son père travaillait au champ, à Cantalouve. Il a dû le rejoindre ... Cela arrivait parfois. Rassurée, la lavandière retourna à sa tâche. C'est en chantonnant qu'elle finit d'étendre son linge. A midi, lorsqu'elle rentra au couvent pour y ranger les divers ustensiles de son métier, les religieuses l'invitèrent à rester déjeuner avec elles. Il n'était pas rare que la lavandière partage leur repas, surtout lorsqu'il restait du labeur pour l'après-midi. A la ferme du Martinet, la grand-mère s'occupait de la soupe des hommes et de l'enfant. Aussi la brave femme accepta-t-elle de s'asseoir sur le grand banc commun, devant l'assiette de terre cuite. Le repas fut silencieux, comme à l'ordinaire. Les plats se succédèrent et la lavandière mangea peu, laissant les religieuses se gaver selon leur habitude. Vint enfin sur la grande table, un énorme plat de viande toute dorée, parfumée, appétissante.

- Prenez le foie, dit-on à la lavandière. La brave femme ne se fit pas prier. Elle mangea le foie.

- Cette viande est excellente...

- Elle est tendre, succulente...

- Elle fond sur la langue...

commentaient avidement les religieuses.

- Le foie était-il bon ? demanda-t-on à la convive lorsque le grand plat fut vide.

- Bien bon, répondit-elle par politesse et parce que c'était vrai.

- C'était le foie de votre enfant !

La lavandière se leva brusquement, tout d'un bloc, bousculant la grande et lourde table. Elle était blanche, plus blanche que le linge qu'elle avait mis à sécher sur le pré. Puis elle s'effondra sur le banc et se mit à pleurer. Quand elle eut bien pleuré, elle regarda les ogresses avec des yeux tout défaits et rouges comme crime. C'est alors que, d'une forte et autoritaire voix, elle émit un vœu :

- Que vous soyez toutes maudites et que ce couvent soit englouti et vous avec.

Dès cet instant, la terre trembla. Les murs du couvent commencèrent à craquer de toutes parts. Les religieuses affolées se mirent à courir dans tous les sens. Elles criaient comme des folles et se bousculaient pour passer les portes. Mais avant qu'aucune d'entre elles ait pu s'échapper au dehors, la terre s'ouvrit avec fracas et le couvent fut englouti. A son emplacement il ne resta qu'un grand trou que la Gourgue emplit aussitôt de son eau fraîche et limpide, un trou sans fond où le ciel bleu toujours se mire, même s'il pleut, même s'il neige.

On sait, d'après des documents, qu’il existait dans ce ravin isolé en un lieu non encore déterminé, le couvent de l'Oraison-Dieu ... Brrr ! Rêvons !

 Après le casse-croûte, nous empruntons le GR46, anciens chemins bordés de murs de pierres sèches, sentes qui coupent la route qui ramène au village. Un coup de tonnerre, la pluie s'invite, mais la balade est terminée. Sur la route du retour à Toulouse, fortes averses de pluie mêlées de grêle jusqu'à Montauban.  

                                                                                                                      Françoise

 

Carte : OpenRunner

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