Participants : Michèle, Claudine, Sylvie, Nicole, Alain, Philippe, André, Henri (encadrant).
Un retour dans cet Aragon où beaucoup d’entre nous ont tant de souvenirs « anciens » prend des airs de pèlerinage ... à la recherche du pavot des cimes !
Après un arrêt café - boulangerie à Vielha, où l’on nous parle en aranais, nous partons chercher la fraîcheur en altitude au-dessus du petit village d’Aneto. La route étroite a souffert de l’hiver mais est praticable.
L’après-midi nous explorerons différentes pistes et peaufinerons le plantage de tentes ; attention le parc Posets Maladeta est bien surveillé par le « Gobierno de Aragon », nous conseillons de bien se renseigner sur les secteurs de bivouac autorisés car la signalisation est défaillante...
La nuit est chaude même à 2000 m et le ciel étoilé ...
Au matin, nous n’avons qu’à traverser le tunnel gardé par des chèvres pour gagner le parking exigu coincé entre les 2 tunnels, le barrage de Llauset et la paroi. Des tentes ont même été plantées entre les voitures.
Nous longeons le lac encore dans l’ombre et surprise : les fleurs sont encore bien présentes en ce début d’août : une bonne révision va s’imposer avec notre botaniste chevronnée, chic !
En zone humide, les parnassies, linaigrettes et autres crapaudines se mêlent aux massifs d’aconits (napel dit Michèle).
Les sentiers se séparent ensuite, vers le nouveau refuge du Cap de Llauset à droite (et le pic Russell que nous avons escaladé jadis ...) et pour nous, vers le col de Llauset dans un univers bien minéral au pied des falaises du Vallivierna.
Mais point d’austérité cependant, l’eau colore de rouge des parois « ferrugineuses » et l’étage des pelouses renferme des surprises : je fais connaissance avec la botryche lunaire sorte de fougère témoin de l’âge glaciaire (cueillie à la pleine lune on lui prêtait des fonctions magiques au Moyen Age ... merci internet) ; la scutellaire et la linaire des Alpes, un bel edelweiss duveteux, les minuscules gentianes printanières et champêtres toujours là ...
Même dans le sombre pierrier, les touffes d’oseille et de vélar mettent une touche vive colorée.
Et dans la pente raide sous le col, surprise, un pied de génépi s’est niché sur un rocher : on peut souffler en l’admirant !
Au col, la vue s’étend vers le col des Couleuvres (la géologie nous montre bien d’où vient ce nom ) en direction de la vallée de Llosas et tout au loin les Posets et la chaîne du Luchonais ; pas de vue sur le massif Aneto Maladeta caché par le Vallivierna.
Dans le terrain instable et noir vers le pic de Llauset, incroyable le voilà, le fragile pavot orangé qui avait donné RDV à Michèle depuis si longtemps : nous le contemplons éblouis avant d’entamer la descente prudente dans le pierrier. Les belles pelouses nous accueillent plus bas pour le casse-croûte, la sieste ...
Nous regagnons les plaines surchauffées de Carbonne et Toulouse après la halte rafraîchissement à Lès.
Merci à Henri pour ce retour agréable en Aragon, à Michèle pour le « remue méninge » des souvenirs et des plantes et à tous pour la bonne ambiance de ce WE !