Participants : Alain M, Michèle, Michel D, Marie-France, J Claude, Michel E, Claire,Tiby, Marc B.
Pour profiter pleinement d’une belle journée … il faut se lever tôt … je ne vous dirai pas le contraire.
Départ 6 heures … 4 filles, 5 garçons … direction Luchon pour le café du matin puis l’Hospice de France (1385 m) haut lieu du pyrénéisme qui est pour le versant nord ce qu’était l’Hospice de Bénasque pour le versant sud. Il est environ 8 heures, l’air est frais mais ce qui nous attend va très vite nous réchauffer.
Deux objectifs sont au programme de cette journée …
- Le pic du Sauvegarde (2738 m) via le refuge (2300 m) et le port de Bénasque (2444 m)
- Une halte souvenir au Pas de l’Escalette (2396 m)
De nombreux lacets nous conduisent à la cabane de l’Homme, en ruine, puis très vite au refuge et lacs du Boum. Les bornes kilométriques rencontrées sont les vestiges d’un projet, antérieur à 1973, de la N125 entre Toulouse et l’Espagne. Le versant espagnol en porte encore les stigmates. Le port de Bénasque atteint, les prétendants au sommet tournent à droite, les autres à gauche vers le port de la Picade et du Pas de l’Escalette où le regroupement est prévu.
Ici, entaillé dans la roche, ce passage a vu se succéder depuis les découvreurs des Pyrénées, les géodésiens, les marchands, les contrebandiers, les pèlerins, les populations transfrontalières pour des échanges et les randonneurs en route pour l’Aneto.
Mais aussi … le panorama est exceptionnel sur le massif de la Maladeta, avec l’Aneto en grand seigneur des lieux, les pics du Luchonnais, le trou du Toro dans lequel en 1931 Norbert Casteret déverse à l’insu de la guardia civil un colorant destiné à prouver que les eaux du glacier s’infiltrent pour reparaître au Goueil de Jouéou et sont la source principale « notre » Garonne. Sans cela le projet espagnol était de les détourner.
Mais aussi … un chemin de la liberté … la commémoration de la « Retirada » est matérialisée pour nous rappeler qu’il y a 80 ans sont passés, en févier 1939, sur ce même chemin, peut-on imaginer dans quelles conditions ??? les réfugiés espagnols fuyant le fascisme et parqués comme du bétail dans les camps du Vernet, Gurs, Argelès-sur-Mer, Septfonds et tant d’autres.
Un souvenir plus joyeux qu’il me plaît d’évoquer … un soir d’été le groupe montagne ASPTT planque quelques toiles de tente tout près des bâtiments désaffectés de la FOL, avec le projet d’être au sommet du Sauvegarde pour contempler le lever du soleil. Un orage dans la nuit lessive le ciel, à 4 heures du matin grand beau. Ce qui nous attend est inattendu … une myriade de salamandres, soit en période d’amour, soit attirées par une nourriture abondante consécutive à l’humidité et la chaleur de la terre … bref il faut les éviter pour ne pas les écraser. Je n’en n’ai jamais vu autant. Nous étions au rendez-vous … avec le soleil … !!
Le sommet du Sauvegarde gravi, le tour d’horizon largement commenté, pause repas et c’est le retour vers le pas de l’Escalette.
En 2005 nous avons accompagné les cendres de Michel, notre camarade montagnard et ami, et régulièrement nous venons honorer sa mémoire. Mais nous avons aussi une pensée pour celles et ceux qui nous ont quittés et marqué l’histoire et la vie de notre groupe montagne … Beaucoup d’émotions …
Mais je me dois aussi vous parler de lui, un garçon droit sans équivoque, tenace dans ses projets comme dans ses erreurs, n’ayant pas peur de dormir à la belle étoile au pied d’une falaise ou d’un rocher, se baigner dans tous les lacs aux abords de nos bivouacs, disponible au service du club, lui aussi aimait ce qui sortait de l’ordinaire … heureuse d’avoir fait un bout de chemin à ses côtés. Merci
La journée se termine … retour par le col de la Monjoye et le plateau de Campsaure. Nous avons fait le tour du pic de la Mine et de ses becquets qui sont si caractéristiques vus de loin.
N’oublions pas de remercier pour leurs discrètes prestations : la linaire des Alples, le seneçon à feuille d’aconit (jaune), l’iris, la grande gentiane, œillet de Montpellier, le bouquet de Leucanthème (marguerite), la joubarbe, la carline artichaut, l’achillée millefeuille etc. etc.
Merci à Marc, meneur et chauffeur à l’initiative de cette journée, mais aussi pour leur présence et bonne humeur Jean-Claude, Michel et Marie-France, Claire, Tiby, Alain, Michel et Michèle.
Merci à tous
Michèle V