Randonnée dans un vignoble d'Engravies
Nous étions donc dans l'Ariège profonde, la vallée du Douctouyre située dans un rectangle entre Mirepoix, Laroque d'Olmes, Foix et Varilhes. Nous avons marché deux grosses heures dans les collines autour du petit village d'Engravies dans des vignes avec une vue sur le château de Pereilhe que je n'ai pas reconnu de prime abord car depuis ma dernière visite il a été rénové et il est visiblement habité.
Ensuite nous avons été invités chez M. Babin à Vira qui a contribué à la renaissance du vignoble ariégois en 1998. Depuis sa cave, nous avions une vue sur les ruines du château de Dun et là, nous avons eu droit à un cours magistral sur le vignoble ariégois qui a connu son heure de gloire au 13ème et 14ème siècles. A cette époque où les cathares finissaient au bûcher, le climat était plus chaud que maintenant et l'olivier poussait autour de Pamiers. Les côteaux d'Engravies exposés plein est fournissaient un vin de bonne qualité. L'évêque de Pamiers Jacques Fournier connu pour avoir éradiqué le catharisme en 1321 n'oubliait pas ses intérêts matériels et a tout fait pour favoriser l'exportation de ce vin. Depuis le port fluvial de Pamiers à destination de Toulouse et Bordeaux puis vers l'Angleterre et les pays du nord (cela lui permettait de toucher des taxes subtantielles pour la plus grande fortune de l'église).
Donc Michel Babin, agriculteur local, qui avec ses terres arables possède des côteaux, s'est lancé dans la production de cépages locaux syrah, merlot et cabernet-sauvignon. Il produit des vins rouges d'assemblage qui ont été plusieurs fois primés. Nous avons mangé sur place des grillades accompagnées de la production de Michel Babin. Il nous a fait goûter divers vins que nous avons appréciés selon notre sensibilité. Personnellement je n'aime pas le cabernet-sauvignon mais j'ai trouvé un assemblage syrah merlot tout à fait satisfaisant.
Donc, pour conclure, nous avons passé une agréable journée dans une zone de piémont un peu à l'écart des grands axes où mon grand-père allait pêcher des écrevisses et où en 1944 les maquisards se réfugiaient.
Si l'on avait continué, nous aurions pu aller à Roquefort-les-Cascades visiter les cascades, véritable curiosité géologique naturelle.
Philippe